Personnages célèbres de Saint-Thomas
SAINT FLORENT de Strasbourg (VIIème siècle)
Saint Florent de Strasbourg est le 13ème évêque de Strasbourg, de 678 à 693. Sa Fête propre est le 3 avril et celle de sa translation en 810 à Haslach le 7 novembre.
Faits marquants de son histoire
Dans les sources bénédictines, cet évêque de Strasbourg est décrit comme un moine irlandais, venu en Alsace pour vivre comme un ermite. Il s’installa sur le mont Ringelberg et ne tarda pas à attirer des disciples. Il fonda pour eux plusieurs monastères dont celui d’Haslach.
Saint Florent est un protecteur du bétail, très populaire au Moyen Âge dans les Vosges. Il est aussi devenu un saint thaumaturge, soignant notamment les coliques et autres maladies digestives par son intervention purgative.
Saint-Florent à l’église Saint-Thomas
A sa mort, il est inhumé dans le monastère et église-crypte qu’il avait fondé, à l’emplacement de l’actuelle église Saint-Thomas de Strasbourg. Le 7 novembre 810 ses reliques sont transférées au monastère d'Haslach.
ÉVÊQUE ADELOCH
(786-823)
Faits marquants de son histoire
Adeloch fut le 27ème évêque de Strasbourg de 817 à 822. Il succéda à Erlehardus. Il était le précepteur de Louis le Pieux, le fils de Charlemagne.
L’évêque Adeloch à l’église Saint-Thomas
Au IXème siècle, l'évêque Adeloch décide de reconstruire une église vers l'an 820, en même temps que l'école avoisinante dont il confie la gestion à un chapitre de religieux.
Afin de manifester leur reconnaissance à l’évêque Adeloch, les religieux vont faire sculpter un magnifique sarcophage de style roman aujourd’hui conservé dans l’église Saint-Thomas. Il est richement décoré et date de 1130. Sculpté dans le grès rose, il est classé monument historique depuis le 4 février 1991 au titre d’objet.
Selon l’historien de l’art Robert Will, on peut attribuer ce chef d’œuvre de la sculpture romane locale du début du XIIème siècle à l’atelier du cloître d’Eschau.
Ce sarcophage repose sur le corps de quatre lions. Le couvercle en bâtière comporte une inscription latine. La cuve romane présente une série d'arcature en plein cintre à clocheton sous laquelle on retrouve notamment l'évêque Adeloch face au Christ et Sainte-Barbe. Des personnages évoquant la tentation ainsi que des décors végétaux sont également figurés.
NICOLAS ROEDER
( ? – 1510)
Nicolas Roeder fut un grand mécène de la ville de Strasbourg, qui a vécu à la fin du XVe siècle et mourut en 1510.
Faits marquants de son histoire
On sait peu de choses sur lui au point que les historiens en sont réduits à des hypothèses dans leurs ouvrages.
Il serait un marchand, membre de la corporation strasbourgeoise du Miroir, originaire de Lahr, une ville allemande du Bade-Wurtemberg, qui aurait fini par s’installer à son compte après avoir travaillé pour la famille des Ingolt, une famille de grands marchands strasbourgeois.
En 1498 dans son testament, il commande une sculpture monumentale, Le Mont des Oliviers, destinée au cimetière de l’église Saint-Thomas de Strasbourg. Elle sera transférée à la cathédrale en 1667. Elle se trouve aujourd’hui contre le mur de l’abside de l’actuelle chapelle Saint-Laurent.
Nicolas Roeder à l’église Saint-Thomas
Dans son testament, il commande également une tombe ; c’est un signe majeur de son statut social et de sa richesse. L’église Saint-Thomas abrite donc sa dalle funéraire sur le mur oriental du croissillon nord du transept à droite du mausolée du professeur Jean-Daniel Schoepflin. La dalle funéraire le représente sous forme d’un squelette, un transi médiéval. Une épitaphe en vers en langue allemande entoure la pierre rappelant la précarité de l’existence humaine.
MARTIN BUCER
(1491 – 1551)
Martin Bucer, né le 11 novembre 1491 à Sélestat et mort le 28 février 1551 à Cambridge, est un humaniste, théologien et réformateur protestant alsacien.
Faits marquants de son histoire
Martin Bucer est principalement connu comme étant l’une des figures de la Réforme protestante au XVIe siècle.
Né d’un père tonnelier et d’une mère sage-femme, Martin Bucer entre dans l’ordre des Dominicains où il fait dix ans d’études de théologie. En 1518, il rencontre Luther et adopte ses idées. Il s’installe à Strasbourg où il organise des cours bibliques et introduit la Réforme en 1529. Il accueille Calvin chassé de Genève en 1538 pendant plusieurs années.
S’opposant à l’empereur, Bucer est contraint à l’exil en Angleterre vers 1549. Enseignant à Cambridge, il collabore jusqu’à la fin de sa vie à la jeune réforme anglicane.
Humaniste, il a toute sa vie, tenté de sauvegarder l’unité de l’Église. Il essaie aussi de rapprocher catholiques et protestants sur les points fondamentaux même si ses tentatives échouent.
Martin Bucer à l’église Saint-Thomas
Martin Bucer est une personnalité, qui a marqué la ville de Strasbourg en devenant tout comme Jacques Sturm un porte-parole du mouvement évangélique strasbourgeois, à la fois vis-à-vis des autorités municipales, des représentants de l'Église catholique et des mouvements radicaux dissidents. Il exerce la charge de pasteur successivement à Sainte-Aurélie et à Saint-Thomas de 1531 à 1540.
MAURICE DE SAXE
(1696-1750)
Maurice de Saxe, comte de la Raute puis comte de Saxe, est un militaire né le 28 octobre 1696 à Goslar (ville libre d'Empire) et mort le 30 novembre 1750 au château de Chambord. Il était maréchal général des camps et armées de Louis XV.
Faits marquants de son histoire
Le Maréchal de Saxe est principalement connu pour ses hauts faits militaires réalisés principalement sous le commandement du roi Louis XV. Il s'achète un régiment en 1721 et entre définitivement au service de la France en 1733, à l'occasion de la guerre de la Succession de Pologne, contre son demi-frère Frédéric-Auguste II.
Dix ans plus tard, pendant la guerre de la Succession d'Autriche, il s'illustre dans la prise de Prague, gagne le titre de maréchal, enfin remporte la victoire décisive de Fontenoy, dans le Hainaut. Le 11 octobre 1746, sa victoire de Rocourt, près de Liège, chasse les Autrichiens des Pays-Bas.
De toute sa vie, le maréchal n'aura jamais perdu une bataille. Il se sera toujours montré fidèle à Louis XV malgré son lignage et de nombreuses sollicitations.
Maurice de Saxe à l’église Saint-Thomas
Lors de son décès en 1750, une cérémonie funèbre fut célébrée à Paris. Le maréchal de Saxe étant protestant, il ne put être inhumé dans la capitale. Son corps fut donc envoyé à Strasbourg (la principale ville protestante du royaume) pour y être inhumé.
Louis XV commanda alors à Jean-Baptiste Pigalle un magnifique mausolée, élevé à partir de 1771 dans le chœur de l'église protestante Saint-Thomas, les restes du corps, qui à la demande du maréchal, avaient été mis dans de la chaux vive, furent transférés dans un caveau sous ce mausolée.
JEAN-ANDRE SILBERMANN
(1712-1783)
Jean André Silbermann, né le 25 juin 1712 à Strasbourg et mort le 11 février 1783 dans la même ville, est un facteur d'orgue alsacien.
Faits marquants de son histoire
Les Silbermann formaient une grande famille de facteurs d’orgue du XVIIIème siècle installée à Strasbourg, d’où leurs instruments se répandirent dans toute l’Alsace et au-delà.
Dès son plus jeune âge, Jean André se forme à l’atelier de son père, André Silbermann, et l’accompagne lors des installations et réglages des instruments. Étant le fils ainé, Jean André reprend l’affaire familiale à la mort précoce de son père en 1734. Il construit 57 instruments en Alsace, en Allemagne et en Suisse et réalise de nombreuses rénovations d’instruments existants.
A côté de son activité prodigieuse de facteur d’orgue, Jean André avait une âme de collectionneur et d’historien. Il avait réuni un important cabinet de numismatique, possédait un cabinet de curiosités et a laissé de nombreux manuscrits d’histoire locale, des dessins et des croquis de monuments. Une grande partie de cette collection périt dans l’incendie de la Bibliothèque de Strasbourg en 1870.
Jean André Silbermann à l’église Saint-Thomas
La réputation de l’église Saint-Thomas dépasse largement les frontières grâce à ses orgues. L’orgue principal œuvre de Jean André qui date de 1741 est loué par Wolfgang Amadeus Mozart lors de son passage à Strasbourg en 1778 pour la beauté de sa sonorité. Plusieurs fois restauré, la console originale est aujourd’hui conservée dans la nef latérale Nord-Ouest. La partie instrumentale est classée Monument Historique en 1971 et le buffet en 1973.
CHRISTOPHE-GUILLAUME KOCH
(1737-1813)
Christophe-Guillaume Koch, né le 9 mai 1737 à Bouxwiller et mort le 25 octobre 1813 à Strasbourg, est un juriste, universitaire et homme politique alsacien, membre de l'Institut.
Faits marquants de son histoire
Christophe-Guillaume Koch est particulièrement connu pour ses faits politiques. En effet, après de longues années à étudier puis à enseigner, la révolution de 1789 ouvre une parenthèse politique dans sa vie d'universitaire.
L’éminent professeur est envoyé en mission à Paris pour défendre les droits et les biens des protestants d’Alsace. De 1791 à 1792, il est l’un des dix députés du Bas-Rhin à l’Assemblée législative. Après la chute de la monarchie, il échappa à la guillotine. Il devient ensuite membre du Tribunat et conseiller de Napoléon Bonaparte pour les questions diplomatiques et religieuses.
Le 14 juillet 1804, il reçoit l’insigne de chevalier de la Légion d’honneur et il assite le 2 décembre au sacre de l’empereur à Notre-Dame. Retiré de la vie politique, il retrouve son poste de professeur de droit qu’il conserva jusqu’à son décès en 1813.
Christophe-Guillaume Koch à l’église Saint-Thomas
Après des études aux gymnases protestants de Bouxwiller puis de Strasbourg, il étudie l’histoire et le droit à l’Université luthérienne. En 1792 à 55 ans, il devient professeur titulaire d’histoire politique et de droit public et chanoine du chapitre de Saint-Thomas.
Le monument funéraire du professeur Koch, une œuvre néo-classique de Landolin Ohmacht (sculpteur allemand), est visible à l'église Saint-Thomas de Strasbourg. Il fut posé en 1816, trois ans après la mort de Koch.
WOLFGANG AMADEUS MOZART
(1756-1791)
Wolfgang Amadeus Mozart ou Johannes Chrysostomus Wolfgangus Theophilus Mozart est un compositeur classique né à Salzbourg (principauté du Saint-Empire romain germanique) le 27 janvier 1756 et mort à Vienne le 5 décembre 1791.
Faits marquants de son histoire
L'enfant révèlera très tôt des dons musicaux exceptionnels qui lui vaudront le qualificatif de « divin Mozart ». Depuis deux siècles et demi, il figure parmi les plus aimables représentants de l'humanité.
Jeune prodige, Wolfgang joue devant l'impératrice Marie-Thérèse dès l'âge de cinq ans et compose sa première oeuvre, un menuet pour piano. On admire ses dons d'instrumentiste et lui-même prend plaisir à donner des concerts les yeux bandés.
À l'âge de sept ans, il entame une tournée de presque cinq ans à travers l'Europe avec sa soeur, sous la houlette aimante de leurs parents.
Sa carrière musicale est riche de plus de 600 œuvres de toute nature (opéras, sonates, concertos, quatuors à cordes, symphonies), dont la célébrissime Petite musique de nuit, qui marquent l'apogée de la musique classique occidentale.
Mozart à l’église Saint-Thomas
L’orgue principal de l’église Saint-Thomas, œuvre de Johann Andreas Silberman datant de 1741, fut loué par Wolfgang Amadeus Mozart lors de son passage à Strasbourg en 1778, pour la beauté de sa sonorité.
ALBERT SCHWEITZER
(1875-1965)
Ludwig Philipp Albert Schweitzer est né le 14 janvier 1875 à Kaysersberg. Il fut un médecin, pasteur et théologien protestant, philosophe et musicien alsacien. Il meurt le 4 septembre 1965 à Lambaréné au Gabon.
Faits marquants de son histoire
Albert Schweitzer est principalement connu pour ses actions menées en faveur de l’action humanitaire, de l’écologie, de l’antispécisme et du désarmement nucléaire. Son engagement pour le développement d’un hôpital dans la forêt équatoriale au bord de l’Ogooué à partir de 1913 lui permit d’obtenir une notoriété internationale. Il reçut le prix Nobel de la paix en 1952.
Un pasteur et théologien protestant
Le 23 septembre 1900, Schweitzer reçut l'ordination de l'Église luthérienne d'Alsace et de Lorraine et le 14 novembre il fut nommé vicaire de la paroisse de Saint-Nicolas.
La passion de la musique et de l’orgue
La musique a toujours occupé une place particulière dans les passions d’Albert Schweitzer. Sa double culture lui donna accès très tôt aux esthétiques allemande et française. Reconnu comme analyste et interprète de l'œuvre de Bach, il contribua aussi à la recherche sur l'histoire de l'orgue et de sa facture.
Albert Schweitzer à l’église Saint-Thomas
C’est au docteur Albert Schweitzer que l’on doit l’organisation, le 28 juillet 1909, du premier concert anniversaire de la mort de Jean-Sébastien Bach à l’église Saint-Thomas. Cet événement, devenu par la suite une tradition, est encore perpétré de nos jours. Il lutta également pour la sauvegarde du grand orgue Silbermann de l’église.